dimanche

La confidente.

La confidente regarde, observe, voit.

Elle écoute, entend.

Elle devine, sait.

Elle se tait, ne dit rien, ne dira jamais rien.

Elle est présente, toujours.

Elle ouvre sa porte, tend les mains, accueille le secret.

Elle le caresse, le cajole, lui chuchote des mots doux, pour l'apaiser.

Elle le berce.

Elle prends une boite sans taille, car il n'y a pas de grand ou de petit secret pour la confidente.

Elle garni la boite de coton, car tous les secrets sont fragiles.

Elle le pose doucement, puis referme la boite.

Puis elle va poser la boite dans son cœur. Bien au chaud. Bien à l'abri.

Seule la confidente en a la clé....au bout d'un collier.


mardi

Comment j'écris.

Pas tag...sauf si tu veux...



Toile d'araignée.
Plusieurs noms.
Des visages différents.
Des adresses aux 4 coins du monde.
En début d'après midi.
Avec un café noir sans sucre.
Écouter son état d'âme.
Ouvrir, après avoir choisi, la bonne boite.
Cliquer sur "nouveau message".
Laisser les mots sortir.
Les mettre en valeur.
Lire et relire.
En fonction de la boite, (besoin de) faire lire le message à l'amie...celle qui est...
Cliquer sur "publier".
Ensuite, aller lire les commentaires du précédent message, les modérer, y répondre.
Et enfin, la récompense, découvrir les derniers messages des autres....y laisser à son tour sa trace.
Refermer la boite, sans savoir pour combien de temps.




Retour en terre.

Retour en terre. Mes doigts s'enfoncent en elle. Tantôt froide, parfois tiède. Je pense à toi. Qui est parti le jour du printemps.

Alors, pour rester avec toi encore un peu, je n'ai pas quitté cette terre. J'ai aimé passé ce temps avec elle...enfin...avec toi...tu vois?

Au début elle collait. Foncée, lourde. Idéale pour enlever les herbes folles desséchées de l'an passée. L'an passé, quand tu étais encore là...

Mes larmes n'ont jamais coulé. Elles n'ont jamais su. Mes yeux étaient arides comme commençait à le devenir la terre avec l'absence de pluie.

Puis un matin tout a jaillit...

"Au mois d'avril...ne te découvre pas d'un fil"...Pas le fruit de la terre, non. C'est à ce moment là qu'il orne ses branches de ses plus belles robes.

Là, il faut juste regarder...ne rien toucher...surtout pas...admirer...vivre chaque détail intensément... en pensant à toi.


Retour en terre.


"Au mois de mai fait ce qu'il te plaît"... Le froid c'est de nouveau installé. Le feu dans la cheminée a été rallumé. Le signal pour prendre ma plume et poser tous les mots que ta terre m'a donné.

Retour en terre.


lundi

The fields of Athenry

The fields of Athenry...En chantant l'autre soir cette ballade irlandaise,
la crevette s'est imaginé un instant,
dans la peau de Mary ...


Mickael... ils vont t'emmener...
Le bateau prison t'attend dans le port...
Mickael, c'est si loin la baie de Botany...

Mickael...pourquoi avoir volé le Maïs de Trevelyan...
Oui...je sais...il n'y a plus rien à manger...
La couronne nous affame Mickael....

Promets moi Mickael, de ne jamais oublier les champs d'Athenry.
Lorsque que tu seras là-bas, mon Amour, lorsque tu fermeras les yeux, mon Amour, tu te souviendras des oiseaux qui y prenaient leur envol...comme notre amour...mon Amour.

Oui, Mickaël, tu chanteras là-bas. Comme nous chantions et dansions dans les champs d'Athenry.

Mickael, même si je suis libre...je souffre...mon cœur est déchiré...Plus jamais je ne sentirais ton souffle dans mon cou, la paume de ta main sur ma joue...

Oui, Mickael, je te le promets. J'élèverai notre enfant dans la dignité. Je lui apprendrai à se rebeller contre la famine et la couronne...comme son Père...Et tous les jours, je prierai pour qu'ils ne le fassent pas taire. Comme ils le font avec toi aujourd'hui en t'envoyant là-bas. Pour du maïs qui devait permettre à ta famille de survivre.

Mickael, je ne retournerai pas dans les champs d'Athenry.
Sans toi, ils sont tristes...sans toi, je ne vois plus les oiseaux voler...sans toi... sans toi...

Mickael...Je regarde la dernière étoile tomber...
Le bateau qui t'arrache à moi disparait dans le ciel...
Je suis si seule Mickael...







« The Fields of Athenry » est une chanson parlant de la Grande famine en Irlande.

Danny Doyle fut le premier chanteur à enregistrer cette ballade Irlandaise.

Pour découvrir l'histoire de cette ballade ( paroles, traduction, etc....),

c'est ici...

jeudi

Comment je lis (tag)

Tifenn écrit..Tifenn lit...Tifenn tag...Tifenn tag la crevette...


Je lis n'importe où. Sur le sable, sur un rocher, sur la plage arrière de la voiture (à genou sur la banquette arrière), dans un vieux fauteuil club complètement défoncé, dans mon lit, sur une chaise longue dans le jardin, assise sur le plan de travail de la cuisine.

Je n'ai jamais lu dans un arbre, assise sur une branche....ça me plairait je crois...

Je lis toujours les pieds nus. Sinon, je n'y arrive pas. C'est automatique. Je prends mon livre...en même temps je me déchausse.

Lorsque je lis, c'est des que je peux. Peu importe le moment de la journée...ou de la nuit.

Ceux qui le savent, planquent mes livres...car si je tombe dessus...si j'ai le malheur de lire une seule ligne...je suis happée.

Avec les livres...c'est du "speed dating"...je lis les 50 premières pages...j'accroche, je poursuis. Je peine...je passe aussitôt au suivant.

Voilà comment une crevette lit...

Et Virginie, Croukougnouche, Dana, et les autres....vous lisez comment, vous?

dimanche

Infidélité.

Lorsque je suis partie, je t'aimais encore. Même arrivée là-bas, je parlais de toi avec mon cœur, mes tripes, tu étais en moi. J'aimais parler de toi, de ton calme, de tes colères, de ton côté indomptable... Pourquoi est ce que je parle de toi...de nous au passé ce soir? Est ce un signe? Depuis mon retour je ne cesse de penser à l'Autre. Lorsque je souris à tes côtés, c'est parce que je pense à l'Autre. Si je suis heureuse, c'est que je suis gorgée de souvenirs avec l'Autre. Je n'ai plus envie d'essayer de t'apprivoiser. Je ne sais plus si je t'aime. Pourtant écrire ces mots me fais mal. Tant d'années passées ensemble.

Mais l'Autre est là à présent.

Dix ans que je l'observais. Jusqu'à il y a encore une semaine, je la résumais en couleur (verte, bleue, rouge, noire), en quelques mots (sommets, pics, remontées), en quelques émotions (peur, adrénaline, vitesse )...

Et puis, cette année, elle s'est ouverte à moi. Elle m'a dévoilée ses secrets dans le calme, le silence, la douceur. Aujourd'hui, je ne peux plus la résumer. Elle vit en moi. Sa faune, sa flore, son eau sous toutes ses formes ( glace, neige, torrent, cascades, ...) coule dans mes veines. En la quittant hier matin, chaque kilomètre était un déchirement. Et aucun des kilomètres me ramenant vers toi me soulageait.

Oui, Je te suis infidèle depuis une semaine. Infidèle car je continue à te regarder, à t'écouter, à te sentir, à te toucher, mais ce n'est pas à toi que je pense quand le plaisir est là.

Tu vois, je n'ai jamais voulu te nommer.

Alors ce soir je ne nommerais pas l'Autre.




vendredi

Mon p'tit garçon.


Mon p'tit garçon, je suis là, pose ton oreille contre mon cœur.
Chuuut....je suis là...

Écoute mon p'tit garçon, écoute Ta chanson.
Celle que je te chante tous les soirs depuis ta naissance...que dis-je...depuis que je t'ai senti vivre en moi...

Plus de 1825 fois que je te la chante.
Soit elle t'apaise, ou bien te console, ou t'endort, ou te fait rire...

Elle dit tout de toi, ton histoire, mon histoire, celle de ton Papa, nos voyages...
Il y a toute notre vie dans cette chanson
L'accordéon...les violons...
Mes origines Irlandaises.
Galway, le Mexique, Macao et la Babarde...
La passion de ton Père...celle que je ne nomme jamais...car elle me l'enlève trop souvent...trop longtemps...Mais à chaque fois elle me le ramène...alors je la respecte...le respect d'une femme de marin...d'une fille de marin...d'une petite fille de marin...d'une arrière petite fille de marin...

Mon p'tit garçon, oui je sais toi aussi plus tard....oui..."comme Papa"...et, "comme Papa"...tu apprendra que les filles sont belles quand on les aiment...



Mon p'tit garçon
Auteur : Michel Tonnerre

Dans la côte à la nuit tombée
On chante encore sur les violons
Chez beudeff sur l'accordéon
C'est pas la bière qui t'fais pleurer
Et l'accordéon du vieux Jo
Envoie l'vieil air du matelot
T'fout des embruns au fond des yeux
Et qu'ça t'reprend chaque fois qu'il pleut

Allez Joe fais nous l'Irlandais
Qu't'as appris quand tu naviguais
Pendant ton escale à Galway
Du temps où t'étais tribordais
Du temps où c'était pas la joie
D'veiller au grain dans les pavois
Les mains coupées au l'vent glacé
Sans mêm' la forc' de fredonner

Mon p'tit garçon mets dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois moi depuis l'temps qu'je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à La Barbade
Ça fait une paye que j'me ballade
Et l'temps qui passe me fait mon vieux
Une bordée d'rides au tour des yeux

Et y'a l' temps qui mouille au dehors
Dans la voilure, y'a l'vent du nord
Les yeux des filles belles à aimer
Et la chanson qui t'fait pleurer
Et même si t'a pas navigué
T'as l'droit de boire avec les autres
T'es quand même un frère de la côte
Et t'as même l'droit d'la gueuler

Mon p'tit garçon mets dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois moi depuis l'temps qu'je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à La Barbade
Ça fait une paye que j'me ballade
Et l'temps qui passe me fait mon vieux
Une bordée d'rides au tour des yeux

Quand on s'ra soûls comm' des bourriques
On ira chanter sur les quais
En rêvant des filles du Mexique
Des chants des navires négriers
"Hal' sur la bouline, envoyez !"
"Quand la boiteuse va au marché"
"Quand on virait au cabestan"
Et toutes ces belles chansons d'avant

Mon p'tit garçon mets dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois moi depuis l'temps qu'je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à La Barbade
Ça fait une paye que j'me ballade
Et l'temps qui passe me fait mon vieux
Une bordée d'rides au tour des yeux